les fils qui relient entre elles les différentes régions viticoles blanches

Fils qui cousent différentes zones viticoles (Blanc)

Il se passe la même chose avec les vins blancs qu’avec les vins rouges en termes de liaisons. Il y a un axe très marqué qui, quand je déguste à l’aveugle, a tendance à donner le tournis : Rías Baixas-Chablis-Loire (chenin blanc)-Autriche, en général. Albariño, Chardonnay de Chablis, certains Chenin Blancs et Grüner Veltliner présentent de nombreuses similitudes qui prêtent parfois à confusion.

Toujours d’une manière générale, l’acidité et la minéralité de ces quatre cépages tendent à donner des notes très proches. Albariño est un cépage très marin. Le chardonnay, à Chablis, est marqué par la verticalité des sols crayeux. Le chenin blanc, élaboré par certains vignerons, perd les notes de fruits blancs présentant beaucoup d’acidité. Et le grüner veltliner exprime le froid autrichien, mais avec des souvenirs des raisins précédents. Le résultat est des vins caractéristiques de leur région, mais avec certaines notes organoleptiques similaires. A vue, ils ne suscitent aucun doute, mais à l’aveugle c’est une autre histoire.

Récemment, j’ai organisé une dégustation à l’aveugle dans laquelle j’ai réuni ces quatre vins : Pazo Señorans, Selección Añada 2011, Rías Baixas ; Martin Muthnthaler, Vergelt’s Gott 2017, Wachau; Domaine Raveneau, Premier Cru Butteaux 2018, Chablis; Thibaud Boudignon, Clos de la Hutte 2019, Savenniers. Mes partenaires de dégustation, tous excellents dégustateurs, étaient clairs sur le fait qu’il s’agissait d’un Albariño, d’un Chardonnay de Chablis, d’un Chenin Blanc de la Loire et d’un Grüner Veltliner, mais l’accord des bouteilles avec le cépage était une autre histoire, à tel point que personne réussi à égaler les quatre. L’expérience a révélé ma perception et a été extrêmement didactique.

Un autre axe avec une harmonie importante est celui de Jerez et du Jura, unis par les notes offertes par la production de vins sous un voile de fleur. Si des notes de grappa ont tendance à trahir les vins du Jura, il est parfois difficile de les distinguer à l’aveuglette. Il y a peu de temps, lors d’une dégustation dans laquelle, cette fois, j’étais l’un des dégustateurs à l’aveugle, nous avons affronté ces deux vins : Luis Pérez, Fino La Barajuela 2013, Saca 2017, Jerez de la Frontera ; et Domaine Macle, Côtes de Jura 2015, Château Chalon. Nous savions tous qu’ils provenaient de ces régions viticoles, mais nous avons également échangé le bon ordre de vins. Leçon à part entière et humiliation.

Ce sont des exemples que les vins ont leurs propres particularités, mais aussi beaucoup d’entre eux partagent des caractéristiques au point qu’il est difficile de les distinguer, surtout à l’aveugle. Le monde merveilleux du vin offre des possibilités infinies, et pourtant certaines régions viticoles peuvent se serrer la main.

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *