Il y a une liste de cépages blancs que je trouve extrêmement intéressante pour faire une comparaison. La proposition doit être comprise dans un contexte pédagogique, car chacun d’eux est typique d’une certaine région viticole et possède son propre terroir, ce qui, d’autre part, ajoute un point d’intérêt supplémentaire. En particulier, je considère qu’il s’agit d’un exercice absolument génial, surtout à l’aveugle, car il nous aidera à comprendre les similitudes et les différences que peuvent offrir différents vins, qui, a priori, n’ont rien à voir les uns avec les autres. Sont concernés : Albariño, Grüner Veltliner, Chardonnay, surtout Chablis, et Chenin Blanc. On pourrait même ajouter les coupages galiciens, composés d’Albariño, Godello et Treixedura.
Le plus grand point commun de ces cépages est l’acidité, due à la fois aux caractéristiques intrinsèques des raisins et aux zones froides et humides dont ils sont issus. A partir de là, selon le mode d’élaboration et l’interprétation que chaque vigneron fait de son paysage, les quatre peuvent nous offrir des similitudes vraiment incroyables, au point qu’à l’aveugle, il peut être vraiment difficile de les distinguer.
Je me souviens que lors d’une dégustation à l’aveugle que j’organisais avec plusieurs amis, tous dégustateurs renommés et irréprochables, j’avais sélectionné ces quatre vins :
Ils ont tous convenu qu’ils avaient devant eux un grüner veltliner, un albariño, un chardonnay de Chablis et un chenin blanc. Cependant, personne n’a été en mesure de mettre les quatre variétés dans le bon rapport avec les quatre bouteilles. Bien sûr, si j’avais fait partie des dégustateurs à l’aveugle, j’aurais rejoint le lot, car si j’ai fait l’expérience c’est justement parce que je me retrouve dans cette situation de façon récurrente.
Les quatre variétés coïncident généralement, en plus de l’acidité déjà mentionnée, en notes atlantiques, minérales, d’agrumes, de foin, de tension, de bois délicat, voire, à l’occasion, en légères notes d’hydrocarbures, notamment dans le cas des Albariños et grüner.veltliners, ce qui pose parfois aussi la question des Rieslings. Toutes ces pièces nous sautent à l’esprit avec l’intention de les remettre à leur place, quelque chose qui, parfois, est compliqué, même si c’est toujours éducatif et amusant. Un Pac-Man qui force un exercice mental important au niveau associatif des connaissances.
L’exemple que je viens de donner est peut-être celui qui me semble le plus intéressant lorsqu’il s’agit d’étudier les similitudes et les différences entre les cépages, les régions viticoles, les modes de production et les vins. Cependant, il existe de nombreuses autres possibilités, tant dans les blancs que dans les rouges. Des exercices qui nous aideront à mieux comprendre les vins, en plus de passer un moment vraiment amusant. Essayez-le et dites-moi ensuite.