Nous, Valenciens, avons tendance à penser que le nôtre est « le meilleur du monde ». Cette chose de faire une patrie est bien, tant que nous maintenons un certain critère d’objectivité. A mon avis, nous sommes privilégiés à bien des égards, mais en matière de vin, sans être malheureux, nous avons plus d’ombres que de lumières. J’oserais dire que nous sommes « foosques », mais que le chemin s’éclaire, petit à petit, même avec la lumière parfois puissante.
Alors que les régions viticoles les plus importantes du monde ont découvert leur chemin il y a plusieurs décennies, voire des siècles, nous sommes toujours dans ce processus. Cela passe par la récupération des cépages indigènes et l’obtention de vins plus frais, moins alcoolisés, toujours dans le respect de notre terroir. Malgré cela, cette situation actuelle de recherche d’équilibre est paradoxale, car notre histoire, comme celle d’une bonne partie des peuples qui se sont développés le long de la Méditerranée, est liée au monde du vin.
Il existe de nombreuses zones viticoles réparties sur « la terreta », parmi lesquelles se distinguent les suivantes : Les Useres, à Castellón ; Utiel-Requena, Fontanars del Alforins et Font de la Figuera, à Valence ; et les régions de Vinalopó et La Marina, à Alicante. De plus en plus de domaines viticoles, notamment de ces régions et généralement de jeunes vignerons, misent sur nos cépages indigènes, autrefois vilipendés au profit des célèbres français, qui, logiquement, ne sont pas aussi performants ici que dans leur lieu d’origine.
Bobal, Royal, Arco, Mandó, Bonicaire, Giró et Monastrell, parmi les cépages rouges, et Merseguera, Tartana, Giró Blanc, Moscatel et Macabeo, parmi les blancs, sont les cépages qui placent les vins valenciens sur la carte œnologique de notre pays et, aussi, du reste du monde.
Les vins de Javi Revert, à Font de la Figuera, en sont un bon exemple. Son « Simeta 2018 », réalisé à l’arc, affiche un score de 95 points Parker. Aussi les vins de Pepe Mendoza Casa Agrícola, à Alicante, parmi lesquels se distingue le monastrell de « Viña El Veneno 2018 », avec 94 points Parker. Toujours à Alicante, nous trouvons les exquis muscats de Gutiérrez de la Vega. À Utiel-Requena, Alberto Pedrón (Bodegas y Viñedos Sentencia) a transformé le bobal en bijou avec sa Sentencia. Mustiguillo fait également d’excellents vins de bobal, tout comme Pigar. Les vins de Vinya Natura, à Castellón, sont également recommandés ; Casa Lo Alto, La Comarcal et Sexto Element, à Venta del Moro; Rafael Cambra, à Mogente ; Daniel Belda et Fil.loxera & Cia, à Fontanars del Alforins; ou Baldovar 923, à Alpuente. Bien sûr, cette relation n’est pas exhaustive, car il existe de nombreux autres domaines viticoles et viticulteurs qui éclairent notre chemin à travers le monde du vin.
Le processus a commencé, ce n’est qu’une question de temps avant que les vins de la Communauté valencienne ne commencent à prendre du poids sur la scène mondiale du vin, mais nous devons toujours les évaluer avec recul et objectivité.